BONNER Paul

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Paul Bonner est né et a grandi dans le nord-ouest de l’Angleterre, et commence très tôt à dessiner. C’est vers 8 ou 9 ans, qu’il trouve un puissant catalyseur à ses gribouillis quand son institutrice commence à lire à sa classe Bilbo le Hobbit. Puis vient, Le Seigneur des anneaux, les contes scandinaves et la découverte d’artistes comme Arthur Rackham, Kary Nielsen, Edmond Dulac, Brian Froud ou encore Julius Detmold. Mais c’est avec un recueil de l’œuvre de Tolkien et les couvertures des Frères Hildebrandt, qu’il comprend qu’il est possible de suivre sa passion et même d’en survivre. Il rentre alors à l’école d’art d’Harrow où il va suivre pendant 4 années une formation en illustration. Dans le même temps, il prépare un portfolio, qui va lui permettre d’aller frapper aux portes du monde de l’édition de Londres où va commencer sa carrière d’illustrateur. A sa remise de diplôme, un agent lui propose de le prendre sous son aile. Mais le marché n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. Aussi après quelques tentatives dans l'illustration de livres pour enfants, il comprend qu’il est de plus en plus frustré par les travaux commerciaux que lui trouve son agent. Sa conviction grandit, il va devoir creuser son propre sillon. La peinture de Paul Bonner reste une énigme. Elle est avant tout unique et la technique qu’il utilise ne doit rien, ni aux pixels, ni aux pigments d’un logiciel. Il part d’un crayonné très avancé, puis continue, avec un pinceau, par des aquarelles en taches épaisses mélangées avec des encres de couleurs. Il dessine d'abord l'environnement avant que les personnages n’entrent en scène. La minutie apportée aux détails, la fonctionnalité des accessoires, des armes et des armures est stupéfiante.
Les œuvres sont présentées ainsi : "Sa peinture est un curieux mélange d'anecdotique et de sérieux, de 'mortellement' sérieux même. Ses paysages sont magnifiques, des horizons qui se fondent en une poudre bleue, des ombres mystérieuses et inquiétantes. Ils sont presque familiers, rappelant ceux que l'on admire en randonnée ou assis sur un caillou au bord du chemin. Les habitants de ces paysages, par contre, ne sont pas de ceux que l'on souhaiterait croiser sur un sentier étroit ou à la nuit tombée... Ses peintures ont cette curieuse étincelle de vie, et donnent le sentiment de raconter un instant particulier, une situation sur le point de se résoudre... ou de dégénérer.
Paul ne se souvient pas bien pourquoi, mais il se retrouve à faire des illustrations en noir et blanc pour le magazine White Dwarf de Games Workshop. C’est à cette époque que John Blanche, le directeur artistique de la société, lui offre un travail à plein temps. Il accepte, prend ses pinceaux, son chat et déménage à Nottingham. Là il partage une chambre avec Wayne England, Stephen Tapin et Adrian Smith. Cette période reste pour lui une stupéfiante expérience d’apprentissage, deux années d’inspiration constante, de stimulation et de créativité. Mais une couche de poussière s’était déposée sur ses pinceaux, sur ses couleurs, sans qu’il ne l’ait jamais réellement acceptée. Après avoir vécu dans un monde noir et blanc, il brûle de recommencer à peindre. Mais ce n’est pas le cas avec les bannières orc ou glyphes et même s’il n’en a pas envie, il se résout à continuer sa route seul.
Il part s'installer à Copenhague, au Danemark. Il travaille alors, au début des années 90, sur l’illustration de l'univers de Mutant Chronicles chez Target Games, puis sur celui du jeu de rôle Shadowrun pour FASA Corporation. Mais ces deux sociétés disparaissent. Paul partage aujourd’hui ses activités entre deux sociétés. Une suédoise appelée Riotminds, avec sa propre et unique vision de la mythologie nordique et de son histoire populaire et qui, surtout, lui donne la liberté d'errer dans les forêts profondes et les montagnes de la Scandinavie. La seconde, Rackham une société française, hébergeant certaines personnes douées à faire peur, qui ont créé leur propre mythologie fondée sur les sensibilités européennes. Ils proposent une gamme de miniatures sculptées tout simplement à couper le souffle. De vrais artistes !
On retrouve également le travail de Paul sur quelques illustrations pour le jeu de cartes à collectionner Magic The Gathering, ainsi que pour le jeu en ligne Ragnarok. Signalons enfin que ses œuvres sont aussi apparues de nombreuses fois dans la collection annuelle internationale d'art Spectrum. Au fin fond d’une forêt… L’art de Paul Bonner, grand format cartonné de 160 pages est sorti en 2007 aux éditions Carabas.
Il vit actuellement à Copenhague au Danemark.

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