HORSLEY Ralph

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Ralph Horsley est né le 13 avril 1984 dans les Midlands, une Province du Zimbabwe, mais il grandit dans la petite ville de Kendal, dans le comté de Cumbria. La plus belle région d'Angleterre appelée Lake District pour ses myriades de lacs reflétant, dans leurs eaux, la beauté des montagnes environnantes. D'aussi loin qu’il se souvienne, il a toujours dessiné ou peint. Au début, son inspiration venait de l'histoire militaire ou des films, toujours des scènes d'action, souvent avec beaucoup de personnages et avec des récits qui s'enchaînent d'une page de croquis à l'autre. Il habitait les mondes de son imagination à travers les dessins qu’il faisait.
Il a ainsi très tôt choisi le chemin de sa destinée, mais tout le monde a besoin d'inspiration et de concentration. Son inspiration est venue de deux événements charnières. En premier, la découverte de Tolkien à travers la lecture, à la fin de la classe, du Hobbit par son instituteur Mr Scrase. La façon avec laquelle il prononçait le nom de Gollum, est encore gravée dans sa mémoire. Le second, le livre bleu du jeu de base de Dungeons & Dragons reçu en cadeau par son meilleur ami, Paul, pour ses 13 ans. Ils commencent à jouer ensemble, débutant ainsi son aventure dans le jeu de rôle. Quand Advanced Dungeon & Dragons est sorti, il l'a aussitôt acheté sans réaliser, qu'il allait lui falloir trois livres. S’agissant de livres importés des USA, donc assez chers, il lui faudra environ un an pour les acheter tous. Ralph commence donc à dessiner les personnages et les scènes qu’il joue. Les années qui ont suivi vont alors voir ses croquis déborder de recréations des aventures de ses personnages, inspirées par les dessins au trait du jeu Advanced Dungeons & Dragons.
Adolescent, il fait ses premiers pas vers l’art en consultant les petites annonces de fanzines au dos du White Dwarf. S’il produit son propre fanzine, il participe également à la création d'illustrations pour ceux d'autres personnes et si, en effet, c'est un moyen de faire de l'art, Ralph ne considére pas ce travail comme une possible carrière sérieuse. Cependant, ses illustrations sont exposées au grand public pour la première fois, accompagnées de ses propres textes et apparaissent rapidement dans d'autres publications. Contribuer aux illustrations signifiait des numéros gratuits et il comprend que son travail a peut-être de la valeur.
Ralph ne pense pas faire carrière dans l'art et sa future vie professionnelle dans une petite ville du nord de l'Angleterre lui semble un peu lointaine. Aussi décide-t-il de se lancer dans des études de littérature anglaise et de bibliothéconomie à l'université d'Aberystwyth. Ce n'est qu'une fois son diplôme en poche, qu’il réalise à quel point l'envie de devenir artiste professionnel était forte. A cette époque, il produit toujours son propre fanzine de jeux vidéo, contribue encore à de nombreux autres et reçoit sa première commande professionnelle pour un magazine de RPG, qui n’aura qu’une brève existence. Une de ses illustrations, un orc, est publiée et il touche 50£. Il pense alors, naïvement, que c'est génial et qu’il pourrait essayer de gagner sa vie comme ça.
Ralph a suivi des cours d'art à l'école jusqu'au niveau A, mais s’est transformé en autodidacte dès son départ de l'université. Il s'intéresse à la bande dessinée et commence par faire beaucoup de dessins au trait en noir et blanc, attaché à ce style en partie parce qu’il était très inspiré par les premières images de D&D. L'inconvénient d'être autodidacte, surtout à l'époque, c'est qu'il faut savoir poser les bonnes questions. Il sait qu’il a besoin de pratiquer l'anatomie, alors il va chercher des livres sur le sujet, devenant dépendant de la bibliothèque locale et au fur et à mesure qu’il apprend, il pose de meilleures questions comme la composition ou l'éclairage. La théorie des couleurs et certains des éléments plus sophistiqués sont venus beaucoup plus tard. Mais Ralph est passionné et têtu et il travaille comme il le peut, parfois pour un salaire très bas ou pas de salaire du tout, mais juste pour acquérir de l'expérience et si c'est un processus lent, il finit par y arriver.
Finalement il se met à la couleur pour faire avancer sa carrière, elle est nécessaire pour lui permettre de travailler sur des couvertures. Il cherche du travail partout où il peut en trouver tout en continuant à soumettre des propositions aux éditeurs. Et puis un jour, James Wallis, qui avait été impliqué dans la scène des fanzines, lui demande si cela l’intéresserait de travailler avec lui sur des jeux de rôle et il s’est retrouvé à travailler chez Hogshead Publishing et, par conséquent, a suivi la voie de l'illustration pour des sociétés de jeux, négligeant les bandes dessinées et le travail éditorial pour se consacrer à sa première passion, les jeux et le jeu. Une passion inspirée par ce sacré livre bleu. Ce travail lui a ouvert une porte vers Games Workshop, à travers Warhammer Fantasy Roleplay, ce qui a coïncidé fortuitement avec le lancement de Black Library et du magazine Inferno ! On lui a alors demandé de travailler sur le premier numéro, ce qui fut une "grande découverte" et c'est ainsi qu’il est entré dans l'industrie du jeu.
Ensuite c’est grâce à Games Workshop qu’il rencontre Kev Walker. Celui-ci l’a tès gentiment recommandé à Jeremy Cranford, qui n’était autre que le directeur artistique de Magic à l'époque et c’est ainsi que Ralph a commencé à dessiner et qu’il dessine encore des cartes pour Magic The Gathering et D&D.
Ralph a commencé à travailler avec des acryliques, d'abord parce qu’elles étaient bon marché et accessibles, ensuite parce qu’elles faisaient partie d'une sorte d'arsenal de loisirs qu’il utilisait pour les peintures miniatures. Les huiles l’intimidaient, lui semblaient très chères, soi-disant toxiques et leur temps de séchage était long. C'est tout naturellement qu’il s’est donc mis à travailler à l'acrylique…. jusqu’à ce qu’il commence à travailler à l'huile et que celle-ci devienne son médium préféré. Pour lui, l'acrylique et l'huile sont, d'une certaine manière, deux peintures opposées et il a donc dû se défaire de certaines habitudes ancrées et acquises en 20 ans. Si le chemin a été assez difficile au début, il a maintenant le sentiment d'avoir développé un processus unique avec l'huile.
A une certaine époque, il lui a semblé que tout allait devenir numérique et il a eu l'impression d'être en retard. Le travail qu’il produit est bien tel qu’il est, il n’a pas de problème pour respecter les délais et il travaille assez vite pour, qu’économiquement, le système soit viable. Alors pourquoi passer au tout numérique ? Aussi après avoir longuement réfléchi, il s’est dit qu’il devait simplement continuer à peindre de façon traditionnelle et dans le même temps, apprendre à peindre numériquement en utilisant son expérience et ses compétences. Conscient que de toute façon dans le monde professionnel, à la fin, tout finit par être un fichier numérique et si on lui demande des changements, il pourra les faire numériquement, ayant cette flexibilité si le besoin s’en fait sentir.
Enfin, il s’est aussi lancé dans l'art parce qu’il aime le processus physique. Il préfère s'asseoir devant sa table à dessin et sortir la peinture plutôt que devant un écran et une tablette graphique. Le fait d'être dans cet espace physique est très différent, il a donc décidé de s'en tenir à ce qui fonctionne et est heureux de l'avoir fait. Et puis, il a également constaté très vite, que les ventes de ses œuvres originales augmentaient et qu’elles représentent une part assez importante de ses revenus. Donc même si la création d'une œuvre de manière traditionnelle est censée prendre plus de temps, sa vente à la fin du processus compense cette différence de temps.
Et puis, au bout du compte il y a cette chose, vous avez cet artéfact et c'est cette création de l'artéfact qui l'attire aussi. Il aime le fait d'avoir réalisé une oeuvre originale traditionnelle et qu'elle soit diffusée dans le monde, que les gens l’apprécie et qu'avec un peu de chance, elle existera encore après sa disparition. Tout ce qu’il espère, c'est laisser quelque chose derrière lui, comme des impressions, un impact positif, voir des sentiments positifs.
Ralph a suivi la route dictée par sa passion et il se sent incroyablement reconnaissant pour les expériences et les récompenses qu'elle lui a apportées. Il a eu le plaisir de travailler pour un large éventail d’entreprises, notamment Wizards of the Coast, Games Workshop, Upper Deck, EA, Paizo, Fantasy Flight Games et Green Ronin, ainsi qu’avec de nombreux directeurs artistiques. Il remercie chacun d'entre eux d'avoir contribué à le guider et à le mener sur le chemin. L'adolescent qui dessinait son illusionniste Barask Blackhat avait une imagination débordante, mais même lui ne pouvait envisager une carrière qui le mènerait, lui et son art, dans le monde entier. En version imprimée et en personne.
Une rétrospective de ses œuvres, An art adventure, est sortie en 2022 chez Handiwork Games.
Ralph Horsley vit et travaille à Leeds. Lorsqu'il ne peint pas, il aime s'inspirer de la campagne, que ce soit en nageant au milieu d'un lac ou en pédalant sur la selle d'un vélo.

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