Ian Miller

Ian Miller
Après réflexion, il pense qu’il s’est perdu dans sept années d'histoire et de théorie de l'art et qu’il s’est toujours retrouvé à peindre comme, d'après ou à la manière d'une autre personne ou d'une autre école et s’il a étudié la peinture à l'école des beaux-arts, il a rarement approché une toile. En définitif, la gravure et les crayons à tremper lui ressemblaient davantage, un moyen d'expression plus direct.
Après avoir obtenu son diplôme en 1970, deux options classiques s’offrent à lui pour trouver un emploi. La première consiste à rester dans le système académique et à suivre une formation de professeur d'art. La seconde, à travailler comme agent de sécurité de nuit, la logique étant que l'on peut alors peindre pendant la journée tout en continuant à manger. Ceux qui ont choisi cette voie se sont vite rendu compte qu'ils dormaient toute la journée et ne peignaient pas. Il a déjà passé sept ans dans une école d'art et l'idée d'une autre année de formation en tant que professeur n'est pas une option pour lui. Il veut s'en sortir et se promener dans une usine avec une bougie et un chien infirme n'est pas non plus envisageable.
Comme c'est parfois le cas dans la vie et alors qu’il est en plein doute sur son avenir professionnel, la chance lui sourit. Quelqu'un lui demande s’il a envie de faire une série de dessins pour un nouveau magazine artistique appelé Image. Il dit oui, parce que c'est la meilleure chose à faire. Comme il adore raconter des histoires, il lui est facile de trouver des images pour le magazine. Le rédacteur en chef, qui est aussi le propriétaire, avait vu certaines de ses images dans une exposition, dans une galerie londonienne et le reste appartient à l'histoire. Les choses se sont bien passées et d'autres travaux d'illustration ont afflué pour l’édition et des jaquettes de livres, dont une série d'illustrations pour des livres de poche de H.P. Lovecraft, sans oublier des travaux pour les magazines pour hommes, Men Only et Club International.